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Chateau-Bien-Assis

Les Amis de Montluçon

Société d'Histoire et d'Archéologie

Excursion des Amis de Montluçon : découverte de Felletin et Aubusson

Publication

Activité associée

Vue panoramique d'Aubusson

En route vers la Creuse

C’est à 7 h 30 précises que trente Amis de Montluçon partent en autocar au départ d’Athanor en direction de la Creuse. A l’image de nos aînés associatifs d’il y a 50 ans, Aurore s’est appliquée à commenter le parcours tout comme André Guy l’avait fait le 29 septembre 1974. Le trajet est agrémenté d’une présentation du département de la Creuse, territoire rural lié historiquement et géographiquement à notre bassin montluçonnais. En effet, l’ancienne province de la Marche, l’enclave bourbonnaise de Gouzon et la Combraille sont particulièrement liées à notre histoire locale car rattachées aux titres des sires puis ducs de Bourbon durant les XIIIe et XIVe siècles. Après un commentaire sur l’évolution récente de la RCEA, nous quittons cette voie expresse au niveau de Gouzon et empruntons la route menant à Chénerailles. Nous apercevons au passage l’église Saint-Barthélemy du XIIIe siècle et l’ancien bureau de poste avec sa tour dévoilant une trace de fortification de la bourgade dont l’étymologie proviendrait de « petit chenal » (canalis) en référence aux canaux alimentant les fossés du système défensif médiéval.

Première visite à Felletin

Nous rentrons ensuite dans le féodal vicomté d’Aubusson et rejoignons Felletin pour notre première visite. Avant d’atteindre notre point de stationnement place Charles De Gaulle, Aurore indique la lanterne des Morts émergeant du cimetière : « Au crépuscule, on hissait une lampe allumée pour servir de guide aux âmes des défunts»; cette colonne funéraire du XIIIe siècle de 8 m de haut en granit fut déplacée des hauteurs de Beaumont en 1930.

La déambulation pédestre se concentre autour de l’ancienne paroisse de Sainte Valérie. La ville actuelle était à l’origine un domaine agricole appartenant aux Vicomtes d’Aubusson et s’étendait sur deux bourgs distincts : le premier autour d’un château construit sur le piton de la colline de Beaumont dès le Haut Moyen-Âge, et le second, au Moutier, autour du prieuré fondé par les moines de l’abbaye Sainte-Valérie toute proche. Nous marquons un temps explicatif près de l’église Notre-Dame du Château, élevée en une seule campagne en 1478 par Pierre II de Bourbon, Comte de la Marche après la démolition de la chapelle et du château de Beaumont au début du XVe siècle. Contrairement aux hypothèses encore en cours lors des explorations de nos prédécesseurs, les pierres de ce dernier n’auraient en aucun cas été utilisée pour la construction de l’édifice religieux. Nous empruntons ensuite la Grande Rue, axe commercial majeur sur la route de Lyon à Limoges qui favorisa la prospérité de cette ancienne cité marchande et artisanale se développant au Moyen Âge grâce à la transformation des productions de la montagne avoisinante.

L’église Sainte-Valérie de Felletin

Puis nous rejoignons l’église Sainte Valérie du Moutier construite entre 1121 et 1125 par les bénédictins de Chambon-sur-Voueize, d’où le vocable éponyme. Classée Monument Historique en 1910, il ne reste de cette période que le chœur, la croisée du transept, une partie du transept sud et l’absidiole, ainsi que les éléments des murs gouttereaux de la nef. Après l’effondrement du clocher en 1451, une campagne de reconstruction est commanditée par le prieur Jean Mourin pour s’achever en 1477, ce qui explique aujourd’hui l’entité décorative homogène des ensembles sculptés. Pressés par le temps, nous admirons trop rapidement le riche mobilier, la statuaire, les éléments architecturaux, les œuvres picturales… Nous prêtons toutefois une attention particulière aux peintures murales monumentales dévoilées et restaurées entre 1993 et 1997. Aurore s’attarde notamment sur les représentations de saint Martin dont le culte est localement très ancré. Nous poursuivons ensuite notre cheminement vers les limites formées par l’ancienne enceinte fortifiée du XVesiècle. Elle est percée de quatre portes pour accéder aux faubourgs proches de la rivière Creuse, qui se sont développés dès le Moyen-Âge afin d’accueillir une population ouvrière. Au passage, la chapelle des pénitents blancs du XVIIe siècle, en ruine, nous séduit avec sa jolie voûte fleurie.

Église Sainte-Valérie de Felletin : détail d’une fresque.

Felletin berceau de la tapisserie comme Aubusson

Felletin est considérée comme le berceau de la tapisserie avec l’arrivée des premiers tapissiers flamands au XIVe siècle, introduits par Marie d’Avesnes, épouse de Louis Ier de Bourbon ; on trouve une première mention de leur ouvrage en 1456. Par la suite, le titre de Manufacture Royale entraîna dès 1689 une vive concurrence avec Aubusson.

Les diamantaires et la joaillerie à Felletin

Un autre artisanat s’est développé plus tardivement à Felletin : spécifique et étonnant, c’est celui des diamantaires. Non loin du pont Roby – ancien pont de Soutre – s’élève depuis 1912 la coopérative « La Felletinoise », devenue aujourd’hui scénomusée. La visite au cœur de l’atelier nous fait partager le quotidien de ces ouvriers façonnant au tour des pierres précieuses pour la joaillerie puis pour l’industrie. De 1890 à 1982, des milliers de diamants sont taillés sur les bords de la Creuse et sont envoyés en Europe et même jusqu’à New-York… par voie postale ! Film et muséographie nous immerge dans cette drôle d’aventure qui a pourtant marqué l’économie et l’histoire de la cité creusoise pendant près d’un siècle.

Cité internationale de la Tapisserie : tapisserie de Myazaki

Visites à Aubusson, « Cité internationale de la tapisserie »

Dans un écrin de verdure au fil de l’eau, nous reprenons l’autocar qui nous mène à Aubusson vers notre déjeuner. Après un premier aperçu du centre historique d’Aubusson, nous prenons place au restaurant de l’hôtel Colbert, dont le nom rappelle ce célèbre ministre de Louis XIV qui institua la manufacture royale de tapisserie. Après l’intervention du président Jean-Paul Michard relatant les activités et enjeux de l’association, les Amis de Montluçon dégustent le repas dans la bonne humeur.

L’après-midi est consacrée à une riche visite de la Cité Internationale de la Tapisserie. Notre jeune guide nous dévoile les techniques de cet artisanat qui restent inchangées encore aujourd’hui. Des explications illustrées par les cartons, modèles et supports de l’ouvrage furent présentées ; puis, une démonstration sur le métier à tisser laisse imaginer la dextérité et la minutie du travail des lissiers, un savoir-faire reconnu par la plus haute distinction patrimoniale, celle de l’UNESCO. Les 1 200 m2 d’exposition nous plongent pendant deux heures et demie dans un voyage de six siècles à travers les tapisseries d’Aubusson et Felletin. Outre l’espace muséal, de nombreuses réserves et le centre de formation spécialisée émanant de l’École Nationale d’Art Décoratif (ENAD) d’Aubusson-Limoges permettent de perpétuer cet art séculaire dans un registre moderne et d’actualité. En effet, nous cheminons au fil de représentations magistrales de chefs-d’œuvre de l’audiovisuel tirées de l’univers de Tolkien, adapté au cinéma en trilogies comme « Le Seigneur des Anneaux » ou « le Hobbit ». Nous découvrons ensuite la nouvelle aventure créative : cinq tapisseries monumentales extraites de films du maître de l’animation japonaise Hayao Miyazaki tels que « Le Voyage de Chihiro » ou « Princesse Mononoké ». Au rez-de-chaussée, nous remontons le temps jusqu’aux origines de cette activité et ses premières mentions au XIVe siècle ; puis c’est l’apogée de cet artisanat du XVIe jusqu’au XVIIIe siècle. Dès que Colbert eut accordé le titre de Manufacture Royale, les cités rivales d’Aubusson et Felletin assurèrent la notoriété internationale de ce patrimoine culturel immatériel de l’Humanité.

Promenade dans la ville d’Aubusson

Nous remercions chaleureusement notre hôtesse pour sa prestation détaillée puis nous nous dirigeons vers le cœur historique de la ville pour une heure de déambulation commentée. Un arrêt pour la photo de groupe par notre reporter et organisatrice Monique sur la passerelle métallique nous permet d’avoir un beau point de vue sur la Creuse et ses faubourgs. Le quartier de la Terrade est largement marqué par les habitations et ateliers des teinturiers et artisans tapissiers. Nous empruntons ensuite passages et ruelles caractéristiques de la vieille ville jusqu’à la place de la Libération, à l’extrémité de la Grande Rue où trône la Maison des Vallenet, nom d’une riche famille de lissiers. Cette belle bâtisse du XVIIe siècle, en partie construite avec les pierres de l’ancien château, a été remaniée à plusieurs reprises comme l’atteste le balcon en fer forgé du XIXe siècle. Ici, les plus altérés d’entre nous prennent le temps d’un rafraîchissement au Café du Commerce, pendant que le reste de la troupe continue par la grande rue en direction de la mairie. Virginie note le style Art déco de l’Hôtel de Ville et nous indique que Pierre Diot, personnalité montluçonnaise, a participé à sa conception, figurant dans le premier groupement d’architectes de l’édifice. Nous mentionnons ensuite le blason de la ville, représentatif de l’impact des vicomtes d’Aubusson sur le développement initial de la ville ; le chapitre – ou ancien château –, l’église Sainte-Croix, la tour de l’horloge en sont encore les témoignages bâtis. Nous finissons notre balade devant la Maison du Tapissier, ne manquant pas d’évoquer les anecdotes de nos confrères lors des excursions précédentes de la Société Savante. En bas de la rue de la Roche, la devise « Inter spinas floret » (elle fleurit au milieu des épines) résume bien l’histoire belliqueuse mais non moins faste de cette cité creusoise. Nous retrouvons alors le reste du groupe et ce sont les premières gouttes de pluies qui vont clôturer les explications de Virginie sur le Monument aux morts.

Retour à Montluçon

La route du retour est ponctuée de commentaires, et une lecture avec interlude musicale sur les « Maçons de la Creuse » rend un bel hommage à ces paysans bâtisseurs. Du XVe au XVIIIe siècle, cette migration forcée et locale a grandement contribué à la préservation et au rayonnement du patrimoine bâti français. De retour à Montluçon vers 19 h 30, la pluie qui nous a épargnés durant la journée se met à tomber de plus belle. Nous nous quittons ainsi assez rapidement mais non moins ravis de cette riche escapade.

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