« Le retable est un objet privilégié dans l’église, mis en évidence par sa position sur l’autel, lieu du sacrifice de la messe, au centre de la perspective du vaisseau. Il constitue par son volume, son articulation, son style, l’un des facteurs essentiels de l’espace intérieur. Il constitue aussi la grande illustration liturgique de l’Église dont il déclare le culte principal « .
C’est ainsi que l’historien d’art André Chastel décrit cette pièce maîtresse des édifices religieux, intrinsèquement lié à l’architecture elle-même. En 1563, lors de la XXVe et dernière session du Concile de Trente qui incarne la Réforme catholique, il est décrété que les images sacrées incitent à la piété, mènent au salut et qu’elles ont un rôle pédagogique essentiel, allant ainsi à l’encontre de l’idéologie protestante. Cela aboutit au développement d’un art triomphant et militant qui affirme aux yeux de tous les dogmes proclamés et les décisions prises par la papauté.