L’organisation de l’armée en 1914
Avant de retracer les parcours des régiments bourbonnais, et plus particulièrement ceux des 121e et 321e RI, le conférencier situe le contexte dans lequel se trouve l’armée française en 1914.
L’armée française est composée de régiments d’infanterie, d’artillerie et de génie pour les troupes terrestres, auxquelles s’ajoute la marine. On compte 170 régiments d’infanterie sur le territoire métropolitain. Le vote de la « loi des trois ans » en août 1913 permet d’augmenter de façon conséquente les effectifs de l’armée car depuis deux ans la situation politique en Europe se dégrade et un conflit armé semble inévitable.
À cette époque, un jeune Français effectue son service militaire de 20 à 23 ans, puis il devient réserviste de 23 à 33 ans ; ensuite, de 33 à 40 ans, il est versé dans l’armée territoriale, puis enfin dans la réserve territoriale après 40 ans et cela jusqu’à 45 ans. Cela signifie qu’un homme peut encore être mobilisé après 40 ans en fonction de sa situation familiale, et de ce fait pourra terminer la guerre, âgé de presque 50 ans !
Les régiments bourbonnais (le 121e RI de Montluçon, le 36e régiment d’artillerie de Moulins, le 13e Escadron du train des Équipages de Moulins) ainsi que la 13e section des infirmiers militaires sont rattachés au 13e corps d’armée stationné à Clermont-Ferrand[1]. Ce 13e corps d’armée appartient à la première armée.
Le 121e régiment d’infanterie qui occupe la caserne Richemont à Montluçon est composé d’environ 3 000 hommes répartis en trois bataillons. Lors de la mobilisation en août 1914, on rappelle les réservistes. Ceux-ci vont constituer un nouveau régiment : le 321e régiment d’infanterie, constitué d’hommes âgés de 23 à 33 ans. Ce régiment va s’illustrer sur de nombreux champs de batailles au cours de la guerre et particulièrement lors de la bataille de Verdun.
Cependant, les équipements des troupes n’ont guère évolué depuis la guerre de 1870 et nos fantassins portent toujours le pantalon rouge garance et le képi bleu.
La situation en 1914
Au début de l’année 1914, la situation en Europe est très fragile et les états s’attendent à une guerre dans les prochains mois.
La France a élaboré un plan de guerre (plan 17) sur lequel il est prévu que les forces les plus importantes, dont la première armée, doivent reconquérir l’Alsace et la Moselle perdues en 1870.
De leur côté, les Allemands ont aussi prévu un plan (plan Schlieffen), qui passant outre la neutralité de la Belgique permet d’envahir la France en contournant l’est du pays.
Le début du conflit jusqu’à la guerre des tranchées
En août 1914, pour la première fois de son histoire, la France mobilise 3 500 000 hommes qu’il faut équiper, acheminer et nourrir, ce qui pose d’énormes problèmes de logistique qui vont être résolus peu à peu.
La population française est à cette époque à 75 % rurale et ce sont les paysans français qui vont constituer la majorité des régiments d’infanterie.
Le 2 août, l’Allemagne envahit le Luxembourg et réclame à la Belgique le libre passage de son armée sur le territoire belge, appliquant ainsi le plan Schlieffen.
De son côté, la France engage son armée sur le front de l’est, suivant le plan 17.
Le sort en est jeté, et pendant plus de quatre années l’Europe tout entière va être en guerre.
Tout au long de cette guerre, plusieurs fronts vont voir s’affronter sur le sol français les troupes allemandes, les troupes françaises et leurs alliés.
Après cette introduction, Jean-Daniel Destemberg retrace, à travers les régiments bourbonnais engagés, la plus longue et la plus dévastatrice des batailles de la première guerre mondiale : la bataille de Verdun où les troupes engagées vont tenter de survivre.