Lorsqu’en 911 Charles le Simple, roi de France, donna par traité la Normandie à Rollon, les incursions vikings cessèrent sur notre territoire. L’émiettement du puissant royaume légué par Charlemagne favorisa l’établissement de puissants fiefs plus ou moins indépendants de l’autorité royale. La réforme grégorienne à laquelle le pape Grégoire VII (1073-1085) a attaché son nom permet de soustraire le clergé aux décisions laïques. Ces trois événements vont favoriser ce que l’on peut qualifier de renaissance romane.
Notre région comme ailleurs voit s’édifier de nombreux édifices religieux bénéficiant d’un renouveau de l’utilisation de la voûte en pierre. L’art roman prend son essor. Il durera deux siècles.
Notre région offre de nombreux exemples de ces églises, véritables coquilles spirituelles.
Dans leur grande majorité, elles répondent au plan bénédictin avec une nef centrale se terminant par une abside en cul de four. Elles peuvent être flanquées d’une, deux ou exceptionnellement trois absidioles échelonnées faisant office de chapelles. Les murs de ces églises sont épais, ajourés de petites ouvertures en plein cintre qui leur donnent cette atmosphère si propice au recueillement et à la méditation.
Les principaux commanditaires en sont les grandes abbayes ou les prieurés. Citons pour notre région l’abbaye de Déols ou le prieuré de Souvigny. D’autres dépendent de chapitres de chanoines crées par de puissants seigneurs afin d’assurer le repos de leur âme.