Chateau-Bien-Assis

Les Amis de Montluçon

Société d'Histoire et d'Archéologie

La Guerre de 1914-1918 en chansons

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La vie musicale en France au début du XXe siècle est d’une grande richesse : on chante aussi bien à la ville qu’à la campagne, chez les ouvriers que chez les paysans.

On chante les airs à la mode : Auprès de ma Blonde ; La Madelon ; Sous les Ponts de Paris ; La Paimpolaise ; La petite tonkinoise (hymne à la France coloniale).

On chante dans les ginguettes, cabarets et cafés-concerts, au Théâtre aux armées, dans les sociétés orphéoniques (chorales), dans les harmonies et fanfares municipales. Les chanteurs de rue interprètent les refrains en boucle et font payer quelques sous pour obtenir l’intégralité de la chanson sur une feuille volante. Les moyens de diffusion sont encore restreints, le support papier reste prépondérant.

La musique est alors une pratique éminemment collective qui donne une idée de la société. On n’écoute pas ; on chante, on rit, on pleure avec son voisin que l’on connaît ou que l’on ne connaît pas ! La chanson crée le lien social. C’est l’apparition des disques 78 tours vers 1910 puis plus tard de la radio qui modifiera les pratiques individuelles et familiales où désormais on écoutera plus que l’on ne chantera.

Chansons d’avant guerre : un air de revanche

La défaite de 1870, la perte de l’Alsace-Lorraine hantent la mémoire collective. La fièvre patriotique est entretenue dans tout le pays. On fête Jeanne d’Arc avec passion.

Le pays est agité d’un désir de revanche qu’incarnent des mouvements politiques comme le Boulangisme ou les Ligues et qui s’exacerbe avec l’affaire Dreyfus qui met en cause l’armée.

Paul Déroulède, homme politique, écrivain et fondateur de la Ligue des Patriotes, est une des plumes les plus fécondes de ce mouvement. Un de ses recueils, « Les chants du soldat » (1872), sera distribué et utilisé dans les écoles et dans les régiments. Et parmi ces chants, sublimera les qualités qui seront nécessaires pour la Revanche : pugnacité, don de soi, courage.

Quant à l’école, elle devient le vecteur d’une culture de guerre par les livres de lecture comme Le tour de France par deux enfants où deux jeunes Lorrains fuient l’occupation allemande pour parcourir la France. Les élèves chantent Le chant du départ. Ce sont eux qui devront assurer la Revanche !

Il y a aussi la nécessité de récupérer l’Alsace et la Moselle : les flèches de la cathédrale de Strasbourg ne sont pas si loin et il faut signifier aux Strasbourgeois qu’on ne les oublie pas. On chante pour eux : C’est un oiseau qui vient de France. Son auteur, Frédéric Bissière, leur envoie un messager, une hirondelle symbole de la liberté et de la fidélité de la France. L’oiseau apporte l’espoir à ces Alsaciens, jeunes ou vieux, pour qu’ils gardent confiance en l’avenir. La mort de l’hirondelle évoque la barbarie des Allemands.

 

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