La vie musicale en France au début du XXe siècle est d’une grande richesse : on chante aussi bien à la ville qu’à la campagne, chez les ouvriers que chez les paysans.
On chante les airs à la mode : Auprès de ma Blonde ; La Madelon ; Sous les Ponts de Paris ; La Paimpolaise ; La petite tonkinoise (hymne à la France coloniale).
On chante dans les ginguettes, cabarets et cafés-concerts, au Théâtre aux armées, dans les sociétés orphéoniques (chorales), dans les harmonies et fanfares municipales. Les chanteurs de rue interprètent les refrains en boucle et font payer quelques sous pour obtenir l’intégralité de la chanson sur une feuille volante. Les moyens de diffusion sont encore restreints, le support papier reste prépondérant.
La musique est alors une pratique éminemment collective qui donne une idée de la société. On n’écoute pas ; on chante, on rit, on pleure avec son voisin que l’on connaît ou que l’on ne connaît pas ! La chanson crée le lien social. C’est l’apparition des disques 78 tours vers 1910 puis plus tard de la radio qui modifiera les pratiques individuelles et familiales où désormais on écoutera plus que l’on ne chantera.