L’exposition « Pierre Leprat et l’école de l’Aumance »
L’exposition s’est tenue du 20 au 29 mai 2023 à la Maison de la Culture, place Gérard-Philipe à Désertines.
La salle Abbé Coulhon du rez-de-chaussée a été, le temps de l’exposition, le réceptacle de tableaux, huiles ou aquarelles dédiés au Montluçon du début du XXe siècle et des bords du Cher, côté Lavault-Sainte-Anne et gorges et ruines de Thizon (encre sur papier). La représentation de la vie ordinaire a fait revivre La chevrière au tricot, et La dévideuse dans un humble intérieur de maison paysanne, ainsi que Le joueur de piaulou, scènes intimistes de profonde réalité, à côté de La lecture du journal, dans un clair-obscur à la Rembrandt.
Les petits métiers ont été représentés par Le cordier du Diénat et le Marinier amarrant sa péniche.
Ses séjours dans la Creuse ont inspiré l’artiste à travers quelques tableaux comme Le labourage dans la Creuse, Fillette au bois ou l’aquarelle représentant sa fille Marie-Gabrielle dans un jardin à Dontreix.
Un paravent à trois panneaux appartenant à la famille de Grandry représentant Un matin de printemps, un soir d’été et un jour d’hiver a illustré la production de l’artiste dans le domaine des arts décoratifs.
À la pointe des innovations techniques, l’artiste s’est initié à la photographie et réalisait lui-même ses clichés à partir de plaques photographiques d’un format de 9 x 12 cm. Son matériel, un appareil modèle « Détective n° 3 Korsten », était présenté dans une vitrine, avec son étui marqué à l’encre « P. Leprat Montluçon ». Ces deux objets attestent de la passion du peintre pour cette autre représentation artistique qu’est la photographie.
Sous vitrine également, les visiteurs ont pu voir les minutieux carnets de croquis de l’artiste, et les diplômes qu’il a obtenus.
Le vaste espace de la Maison de la Culture a permis d’exposer à l’étage, dans la salle Alphonse Guénard, des tableaux de Pierre Leprat de plus grandes dimensions.
Après avoir croisé le regard de l’artiste réalisé en autoportrait dans les dernières années de sa vie, puis admiré le portrait du peintre réalisé par Pierre Guillaumier en 1885, le visiteur a pu faire connaissance avec les huiles sur toile représentant son épouse Clémentine Laurent, sa fille Marie-Gabrielle et son petit-fils Pierre Pradel devenu plus tard historien d’art.
Pierre Leprat n’a pas échappé à la tendance de l’époque de réaliser des portraits tels que ceux du Vicomte Paillhou, du capitaine Albert M. de la Grange et du docteur P. M. Dechaux, personnalités de l’époque. Ces œuvres traitées de manière académique tranchent avec le Portrait d’homme, d’un réalisme fascinant, exposé à leurs côtés.En spectateur de l’activité industrielle, Pierre Leprat a réalisé quelques œuvres sur le canal de Berry, les Nicauds, les usines et le Cher qui ont permis aux visiteurs de se replonger dans des paysages de Montluçon aujourd’hui disparus. Les deux œuvres majeures, La Grève, témoignage du passé industriel de Montluçon, et La séance de travail manuel ont été exposées avec les études des personnages réalisés par l’artiste pour montrer le cheminement du peintre dans la composition du tableau. Acquise à l’époque par le Ministère de l’instruction publique, La séance de travail manuel est présentée actuellement dans une salle de réunion du lycée Paul Constans à Montluçon.
Pierre Leprat s’est aussi intéressé à la flore bourbonnaise qu’il a reproduite sous forme de planches botaniques proposées aux visiteurs, à proximité de quelques aquarelles témoignant de la rencontre de l’artiste avec la mer, du côté de Biarritz, Hendaye ou Le Croisic.