Après la signature du Traité de Francfort du 10 mai 1871 mettant fin à la guerre de 1870-1871, la France vaincue par les armées prussiennes est alors amputée de deux provinces, l’Alsace et la Lorraine. Du coup, elle se trouve privée des garnisons de l’Est et de ses camps d’entraînement. La recherche de nouvelles implantations pour le stationnement et la manœuvre de ses unités de l’Armée de terre est alors lancée au centre de la France. La région de Bourges avec ses usines d’armement semble répondre aux critères fixés par le décret du 12 août 1872 du président de la République, Adolphe Thiers, déclarant d’utilité publique la réunion au domaine militaire de divers terrains situés sur les communes d’Avord, de Farges-en-Septaine et de Savigny-en-Septaine. Il importe que ces terrains soient suffisamment éloignés des frontières pour éviter toute attaque surprise mais assez proches pour permettre une intervention rapide en cas de danger. À ces deux critères essentiels, il convient d’ajouter d’autres aspects annexes, soulignés dans des textes de l’époque : salubrité du site, existence de vastes étendues autorisant les manœuvres, l’instruction et les tirs, faible valeur des terrains agricoles, proximité d’une voie ferrée.