Prévue de longue date, cette conférence s’est déroulée alors que le site d’Échassières a fait la une des journaux locaux et nationaux mais aussi des journaux télévisés suite au projet d’extraction à grande échelle du minerai de lithium.
Grâce à Jean-Christophe Thenot, les Amis de Montluçon ont découvert, outre l’histoire de ce site, les richesses géologiques et minéralogiques qu’il recèle.
Contexte géologique
Le massif des Colettes se situe au nord du Massif Central, dans une zone de micaschistes comprise entre le sillon houiller de Saint-Éloy-Les-Mines et le fossé tertiaire de la Limagne. Le granite des Colettes constitue la quasi-totalité de ce massif. Il est constitué de mica biotite, de mica muscovite, de quartz et de feldspath. Le granite de Beauvoir est constitué de mica lépidolite, de quartz et de feldspath. Le relief particulier de cette zone s’explique par une histoire géologique complexe dont la « mise en place » s’est déroulée en quatre phases majeures qui ont chacune laissé leur empreinte au relief.
1 – Le wolfram
Le wolfram (ou wolframite) est le principal minerai de tungstène. Chimiquement c’est un tungstate de fer et de manganèse, découvert en 1783. Son nom allemand (wolf = loup, rahm = crème) est la traduction des mots latins “lupi spuma” (écume de loup), en allusion à la mousse produite lors de la fusion du minerai d’étain contenant un peu de wolfram. Le tungstène est utilisé pour la fabrication des filaments des lampes à incandescence, d’électrodes, de pièces pour fours et moteurs à réaction, d’alliages réfractaires, de pièces pour engins de carrières, de mines ou de terrassement, de forets à béton, etc.
Découverte et premiers travaux
Découvert de manière fortuite en 1911, l’exploitation du wolfram fut une activité importante du secteur. C’est en 1910 que Joseph Sinturel remarqua une « pierre noire » en labourant son champ. Pensant avoir trouvé du charbon, il montra sa trouvaille au docteur Auguste Trapenard, médecin à Bellenaves. Ce dernier, intrigué par la forte densité de cette « pierre », montra l’échantillon à un géologue qui reconnut la wolframite. C’est ainsi que le modeste paysan devint « l’inventeur » de la future mine des Montmins et le docteur Trapenard le « co-inventeur ». Les premiers travaux consistèrent en recherches pour la mise à jour des « filons Sainte-Barbe », et un premier puits, le puits Trapenard, du nom du fondateur de la société, fut creusé.
Une des mines les plus modernes d’Europe
Le creusement des galeries souterraines est de 450 mètres par mois. Les effectifs culminent à cette époque à 350 personnes. La Compagnie Minière des Montmins est alors une des mines métalliques les plus modernes d’Europe qui permet d’assurer jusqu’à 30 % des besoins de l’industrie nationale. À partir d’octobre 1953, le minerai du gisement sud (La Bosse) est transporté à l’usine du Mazet par un téléphérique long de 2,7 kilomètres. Malheureusement, une chute des cours entraîne un licenciement massif en 1958. Les effectifs tombent à 150 personnes. Entre 1954 et 1962, on estime la production à environ 6 500 tonnes.
L’exploitation souterraine cesse définitivement en mars 1954. On passe alors à une exploitation à ciel ouvert, ou open-pit. Une hausse des cours en 1956 permet une reprise d’activité, mais dès 1958, une nouvelle baisse des cours entraîne la réduction du personnel. 1962 sonne le glas de l’activité minière. Le 28 novembre, la mine ferme définitivement.
À la suite de la découverte du groupe des filons de Sainte-Barbe et du Mazet correspondant au futur gisement nord, un décret attribue en 1917 la concession à la « Société anonyme des mines des Montmins » pour l’exploitation des mines de wolfram et métaux connexes sur le territoire des communes de Louroux-de-Bouble, Échassières et Lalizolle. En 1918, un autre groupe de filons est découvert par les géologues au sud du massif dans le secteur de La Bosse. On parle alors du gisement sud. Ces deux gisements nord et sud sont très différents. Ils correspondent à des époques de minéralisations distinctes.
L’extraction du wolfram
– Phases de recherche par sondages :
Gisement nord : sous forme de travers-bancs (galeries de recherche)
Gisement sud : sous forme de puits forés (sondages carottés, tranchées, puits, études géophysiques)
– Phases d’extraction (dépilage ou abattage)
En galerie (1915-1954), puis à ciel ouvert (ou en carrière) (1954 -1962)
Traitement du minerai
Pour obtenir un minerai marchand à partir du tout-venant, de nombreuses opérations techniques sont nécessaires, chacune répondant à des objectifs précis :
Pour l’exploitation en galerie : 1 tonne de tout-venant (minerai + stérile) = 35 kilogrammes de minerai à 65 % teneur métal environ (après concentration). Pour l’exploitation à ciel ouvert : 1 tonne de tout-venant (minerai + stérile) = 2,3 kilogrammes de minerai à 65 % teneur métal environ (après concentration). De grandes quantités d’eau sont nécessaires : pour 30 tonnes de minerai à l’heure, 300 m3 d’eau en 1955.
La vie des mineurs
Le syndicat ouvrier coopérait avec la direction de la Compagnie minière. Les deux organismes avaient conscience de la précarité de l’exploitation, précarité due au minerai d’une part, et aux variations des cours de bourse d’autre part.
La chute du cours du tungstène, consécutive à la découverte de minerai en Chine, entraîna en 1962 l’arrêt de la mine qui employait à l’époque 132 personnes (114 ouvriers et 18 employés). Après la fermeture, une partie du personnel licencié (sans indemnités ni reclassement) partit travailler dans les mines de fer de l’Est, de charbon du Dauphiné, ou bien dans les mines métalliques du Maroc et d’Espagne. Ceux qui possédaient de la terre restèrent et continuèrent leur exploitation. D’autres encore entrèrent sur les chantiers voisins d’extraction du kaolin.
La main d’œuvre était essentiellement locale et paysanne. Après leur travail à la mine, les « mineurs-paysans » repartaient travailler dans leur ferme ou chez des artisans locaux. Le travail était pénible, mais ceux qui travaillaient à la mine étaient relativement bien payés et bénéficiaient de différentes primes. Le travail pour le fond et la laverie était organisé en 3 postes de 8 heures, 6 jours sur 7. Le personnel de surface travaillait de 7 h à 12 h et de 13 h à 16 h.
Si la mine n’a eu à déplorer qu’un seul accident mortel en 1951, beaucoup de mineurs ont été atteints par la silicose et en sont morts. Pour gagner du temps, la perforation était réalisée à sec malgré les recommandations de la direction d’utiliser de l’eau pour éviter la poussière.
Pendant l’Occupation, aucune production ne sortit de la mine. Fin 1942, l’effectif de la mine (70 personnes) était constitué en grande partie de jeunes embauchés pour échapper au STO (Service du Travail Obligatoire). L’attitude du groupe minier Worms interpella l’attention des occupants qui, courant 1943, envoyèrent un ingénieur géologue allemand pour recenser les potentialités de la mine. Les Allemands, qui voulaient à tout prix disposer de concentrés de wolfram indispensable à leur armement, occupèrent militairement les lieux. Ce fut un grand soulagement lorsque les soldats allemands quittèrent la mine pour rejoindre leur base à Montluçon, quelques semaines avant la libération.
2 – Le Kaolin
Ce nom est dérivé de Gaoling, province de Jiangxi en Chine, où ce minéral a été découvert et a donné naissance voici des siècles à l’industrie de la porcelaine. Les kaolins sont des silicates d’aluminium, classés dans la famille des argiles, résultant de la décomposition des feldspaths lors de l’altération des granites. Ce sont des argiles réfractaires, de couleur généralement blanche. Les fabricants de porcelaine recherchent des kaolins très purs. Les plus grands pays producteurs de kaolin sont les États-Unis, la Chine et le Royaume Uni. La France a possédé, et possède encore quelques exploitations en Bretagne, en Limousin à Saint-Yrieix (porcelaines de Limoges) et bien sûr à Échassières, mais son rang est resté modeste parmi les grands producteurs.
Au fil des années, de nouvelles applications ont vu le jour pour cette argile. Depuis longtemps déjà, l’industrie du papier l’utilise de façon substantielle. Plus récemment, les caoutchoutiers ont commencé à s’en servir pour améliorer la résistance mécanique de leurs produits. D’autres applications se sont développées, dans l’industrie chimique ou la fabrication de peintures.
La présence du kaolin à Échassières était bien connue dès le début du XIXe siècle. Le grand naturaliste Henri Lecocq (1802- 1871), qui a donné son nom au jardin public et à un musée à Clermont Ferrand, s’y était intéressé lors de ses nombreuses randonnées de découverte.
A – Les kaolins de Beauvoir
La découverte « industrielle » du kaolin revient à une figure emblématique d’Échassières, Pierre-Antoine Jouhet, né à Échassières en 1791. En 1822, il épouse Françoise Duranthon, sa cousine, fille d’une famille aisée. Il achète le château de Beauvoir, forteresse médiévale du XIVe siècle alors en très mauvais état, et fait aussi l’acquisition d’un nombre important de domaines agricoles.
C’est vers 1825, en faisant des travaux de drainage sur ses terres, que P-A Jouhet découvre un premier gisement de kaolin. Sur les conseils de M. Brongnart, directeur de la Manufacture de Sèvres, il est encouragé à développer l’exploitation de ce gisement. P-A Jouhet s’associe alors à ses deux neveux, les frères Dubousset. La tâche n’a pas été aisée. Il leur a d’abord fallu apprendre le métier d’exploitant de carrière, dans une région où la compétence technique n’existait pas et où la main d’œuvre, paysanne pour l’essentiel, était difficile à stabiliser. Il a ensuite fallu maîtriser la qualité du produit pour satisfaire une clientèle de fabricants de porcelaine (Lurcy, Champroux, Nevers…) très exigeants sur la qualité de leur matière première. Enfin, le marché français était dans une très large part tenu par les kaoliniers anglais, qui possédaient des exploitations puissantes et un très ancien savoir-faire.
Mois après mois, les méthodes de production, d’abord très rustiques, se sont perfectionnées et la qualité du produit s’est améliorée. La conduite de l’exploitation a été confiée à Antoine Dubousset, médecin de formation. Le second frère, Pierre, s’est rendu en Angleterre pour y apprendre les bonnes pratiques. P.A. Jouhet est néanmoins resté très investi dans l’exploitation. Le kaolin de Beauvoir a conquis sa place sur le marché français. Le gisement de Beauvoir était en outre bien servi par la nature : non seulement il bénéficiait d’un kaolin de qualité et d’une exploitation située au pied du massif de La Bosse, mais encore la présence de nombreuses sources constituait une ressource capitale compte tenu des importants besoins en eau du processus. P-A Jouhet s’est beaucoup impliqué dans la vie de sa commune : maire d’Échassières pendant dix ans, on lui doit entre autres la création de l’hospice Jouhet-Duranthon, aujourd’hui la maison de retraite d’Échassières.
B – Les kaolins des Colettes
– Charles-Eugène de Cadier, Baron de Veauce (1820-1884)
Une ancienne famille de Moulins, les Cadier, possédait depuis longtemps les terres de Veauce et son château, ancienne forteresse médiévale du XIVe siècle. Charles-Eugène s’est marié en Angleterre en 1841 à Isabelle de Perceval d’Egmont.
En 1841-42, il se consacra à la restauration du château. Parlementaire actif et influant sous le Second Empire, ce fut également un élu local très impliqué dans le développement économique de la région. Mécène de son village et des communes environnantes, on lui doit routes et école, financées parfois sur ses deniers personnels.
Le duc Charles de Morny (1811-1865)
Morny s’était lui aussi pris d’intérêt pour la région, et notamment pour le village de Nades, limitrophe d’Échassières. Morny a fait construire à Nades un charmant petit château, dont il ne reste malheureusement rien. Il y a également fait ériger une vaste ferme modèle à plan carré qui existe toujours.
Le duc de Morny et le baron de Veauce étaient liés d’amitié. Ils ont manifestement été impressionnés par la réussite de leur voisin P-A Jouhet. Fidèles à leur volonté de favoriser le développement de leur région, ils ont décidé de s’unir pour se lancer à leur tour dans l’exploitation du kaolin.
En dépit du poids politique des deux associés, l’administration des Eaux et Forêts multiplia les embûches, et ce n’est qu’en 1855 que l’activité put enfin démarrer. La direction de l’exploitation fut confiée à Orillat, directeur d’une faïencerie de Nevers. Les conditions de l’exploitation étaient moins favorables que celles de Beauvoir. Le kaolin était généralement de qualité moindre, et surtout du fait d’une situation hydrographique plus difficile, la ressource en eau était nettement moindre. Il manquait également sur le site une direction présente et compétente. Des investissements importants furent cependant réalisés. Morny, lassé de devoir année après année compenser les pertes de l’entreprise, en a fait grief à son associé dans plusieurs courriers.
La production a néanmoins augmenté, jusqu’à dépasser 5 000 tonnes en 1868. De Cadier, à plusieurs reprises, a tenté de pallier le manque de compétences locales par le recours aux Anglais venus sur le site. Des petites maisons, qui existent toujours aujourd’hui, ont été construites à leur intention en bordure de la forêt des Colettes. Mais l’osmose avec le personnel local n’a jamais été satisfaisante.
La concurrence avec Beauvoir
Cette dernière exploitation, aux conditions naturelles plus favorables, avaient des coûts de revient moindres. Or, les deux sociétés se battaient à coups de rabais auprès des mêmes clients. Les kaoliniers anglais étaient aussi toujours présents, et bénéficiaient paradoxalement de conditions de transport plus favorables que les nationaux auprès des compagnies ferroviaires. Cela n’a pas manqué de susciter des réactions vives du baron Cadier auprès des instances nationales, mais sans beaucoup de succès.
Compte tenu de tous ces éléments, la société fut liquidée en 1881, ce qui représenta pour le baron une perte personnelle substantielle. Elle redémarra néanmoins après reprise, avec une production annuelle qui atteignit 15 000 tonnes. Une rude concurrence étrangère amena sa fin définitive dans les premières années du XXe siècle. La production s’est néanmoins poursuivie jusqu’à la fin des années 1960 sous l’égide de la Société Nouvelle des Kaolins de l’Allier. En marge de la production du kaolin, l’entreprise s’était dotée d’une briqueterie, très mécanisée, dont la production démarra en 1865, et capable de produire 5 000 briques par jour. La qualité du produit a été unanimement saluée par les maçons locaux. Malheureusement, la briqueterie brûla en 1907 et ne fut pas reconstruite.
Les kaolins James
L’histoire des kaolins James se distingue sensiblement de celle des deux autres exploitations. Cette entreprise est restée familiale jusqu’à sa disparition définitive en 1982. La famille James était une ancienne famille d’agriculteurs d’Échassières. Une étude de 1894 concluait à l’intérêt de commencer l’exploitation. Antoine, pourtant, a hésité, et c’est son fils Jean-Baptiste James (1873-1939) qui a démarré l’entreprise et l’a développée dans les premières années du XXe siècle. Le fonctionnement de l’extraction en carrière est resté longtemps assez artisanal : tirs à l’explosif, faisceau de voies ferrées étroites, chargement manuel en wagonnets sortis de la carrière par un treuil. Une machine à vapeur, servie par une haute cheminée de briques, a été installée. Cependant, les tentatives de séchage thermique du kaolin n’ont pas donné satisfaction, et le site est resté couvert d’un nombre important de longs séchoirs à claire-voie, les « maies ».
Au décès de Jean-Baptiste James, en 1939, c’est son neveu Louis Eugène Durand (1887- 1967) qui lui succédera à la tête de l’entreprise. Son propre neveu, Jean Delange (1925-2014), le secondera à partir de 1954 et prendra sa suite à son décès. C’est lui qui conduira l’entreprise jusqu’à l’arrêt de la production de kaolin en 1977. L’exploitation employait de 50 à 60 personnes. Le gros de sa clientèle était constitué des fabricants de pneumatiques, Bergougnan à Clermont-Ferrand en particulier.
Qualité du produit
Le minerai brut était broyé, puis déversé dans des bassins de décantation, avec beaucoup d’eau. Au début, filtrations et remuage étaient assurés à la main par des ouvriers qui finissaient la journée trempés ! Ensuite il fallait concentrer et récupérer la fine pâte. C’est le soin porté à ces opérations qui conditionnait pour une large part la qualité du produit. Enfin, pour extraire l’eau, de grands séchoirs ont couvert la campagne.
Le personnel
Les exploitations de kaolin ont employé une nombreuse main d’œuvre. Au début du XXe siècle, on estime que 500 personnes pouvaient y travailler, dont au moins 400 ouvriers.
En carrière, le travail était très physique, et la main d’œuvre uniquement masculine. La journée de travail atteignait couramment 12 heures. La main-d’œuvre féminine intervenait dans le processus d’élaboration du produit fini, la confection des galettes et le séchage. De nombreux enfants étaient également employés pour les tâches subalternes. La main d’œuvre était essentiellement paysanne, et l’absentéisme était fort à la saison des récoltes.
Le baron de Veauce était un progressiste, et il a fait quelques tentatives pour améliorer la condition salariale de son personnel ouvrier. Il consentit quelques avantages en nature, et s’est essayé à remplacer le salaire à la tâche par un salaire forfaitaire à la journée, voire à la semaine.
La région était difficile d’accès. Au début de l’exploitation, les Kaolins de Beauvoir faisaient leurs expéditions à partir de Montluçon, soit par voie ferrée, soit par voie d’eau, via le canal de Berry. Le transport se faisait par des chariots qui chargeaient 3 à 4 tonnes de produit, et étaient tirés par des bœufs. L’entreprise en possédait en propre plusieurs attelages. L’aller-retour prenait la semaine !
Grande révolution : achèvement de la ligne de chemin de fer Montluçon-Clermont Ferrand, en 1869-70. Contrairement à beaucoup d’autres petites lignes, elle est toujours active aujourd’hui. Son tracé est complexe et il a fallu cinq viaducs et trois tunnels pour franchir les obstacles naturels de cette contrée. Ces magnifiques ouvrages d’art sont toujours une attraction touristique prisée. Anecdote à ce sujet : le duc venait régulièrement en famille dans son château de Nades, par le train de Paris à Gannat, puis en voiture jusqu’à Nades. Lors de la traversée d’Ébreuil, les habitants ont osé le conspuer ! Sa vengeance a été terrible. Il a déclaré : « Puisqu’il en est ainsi, ils n’auront pas de train ! ». Il a ainsi fallu attendre 20 ans pour que la voie métrique Ebreuil-Montmarault soit enfin construite… Tout a alors changé : les Kaolins de Beauvoir ont construit une voie ferrée qui menait d’Échassières jusqu’à un dépôt situé à Lapeyrouse, au bord de la ligne principale, à partir duquel se faisait le transbordement. La traction, un temps hippomobile, a été rapidement mécanisée, d’abord à vapeur puis avec des locotracteurs diesel. Cette desserte a été en service jusqu’au début des années 1960. La voie a disparu, mais le bâtiment de l’entrepôt existe encore.
Beauvoir continue son activité, dirigée par le groupe Imerys. Cela s’explique par la production d’un kaolin de qualité, issu du granite de Beauvoir, qualité que les deux autres entreprises ne possédaient pas. La clientèle actuelle est constituée quasi-exclusivement de porcelainiers, du Proche-Orient et du Maghreb notamment. L’entreprise, évidemment très modernisée, emploie actuellement une trentaine de personnes. On est loin des centaines d’ouvriers du début du XXe siècle, mais elle constitue encore un important moteur de l’économie locale.
C – Autres principaux minerais
– La cassitérite : minéral très fréquent. Principal minerai d’étain (sa teneur en métal peut atteindre 80 %).
– Le lépidolite : Riche en fluor et lithium, il appartient au groupe des micas. Il est la source dulithium, le plus léger des métaux, utilisé en céramique, dans la composition d’alliages antifrictions, dans les piles, ainsi qu’en médecine. Le lépidolite est présent principalement dans le granite de Beauvoir. Les réserves de lithium semblent très importantes : de 50 000 tonnes (certaines) à 320 000 tonnes (possibles). Pour des raisons techniques, le lithium n’est pas extrait actuellement. Mais son extraction fait l’objet d’études par la société Imerys, ce qui garde ouvertes des portes vers l’avenir.