Marcellin DESBOUTIN est né le 26 août 1823 à Cérilly. Après avoir beaucoup fréquenté la forêt de Tronçais dans son enfance, il poursuit des études à Moulins, puis à Paris où il obtient une licence en droit. Mais le barreau ne l’attire pas, il préfère donner libre cours à sa passion pour le dessin. Il est vite remarqué par le sculpteur ETEX, puis par Thomas COUTURE. Le produit de la vente du château du Petit Bois à Cosne d’Allier, propriété familiale, lui permet alors de voyager en Hollande, en Angleterre, et surtout d’acheter le somptueux palais de l’Ombrellino à Florence, où il va rester dix sept ans. Les évènements qui secouent l’Italie en 1870 provoquent sa ruine et l’obligent à rentrer en France après un court passage à Genève. Le voilà à Paris en 1872. Il entame alors sa seconde vie au sein de la bohème montmartroise. Il y est vite remarqué tant par son vêtement, ses pipes, que par ses brillantes causeries et sa belle âme d’artiste , dans les cafés littéraires. Il devient l’ami de MANET qui le surnomme « Le prince des bohèmes », de DEGAS qui le peint dans son célèbre tableau « L’absinthe », de RENOIR et de tant d’autres artistes ou écrivains.
DESBOUTIN excelle alors dans la gravure dont il sera le maître incontesté, notamment à travers le procédé de la pointe sèche, réalisant quantités de portraits et d’autoportraits. Il s’adonne aussi à la peinture et participe aux plus grandes expositions de son temps.
Retiré à Nice, après des années parisiennes vécues à la limite du dénuement, il y décède le 18 février 1902.
Des expositions posthumes seront consacrées à son œuvre et connaîtront un vif succès. Mais il faudra attendre l’année 1985 pour que le Bourbonnais l’exhume d’un injuste oubli (exposition et publication), hommage renouvelé régulièrement depuis par le musée Anne de Beaujeu à Moulins et par la ville de Cérilly.